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  • Photo du rédacteurAlexandra Granier

L'endométriose

Dernière mise à jour : 10 sept. 2023


L'image montre une représentation symbolique d'un utérus.
Utérus en fleurs

Chères Lectrices,

Chers Lecteurs,



Je commence aujourd’hui une série de posts sur l’endométriose: c’est l’occasion pour moi de vous parler d’un dysfonctionnement physiologique qui touche toujours plus de femmes, qui me tient à cœur, et sur lequel j’ai déjà accompagné plusieurs personnes.


Dans ce premier post, nous allons nous intéresser aux origines de l’endométriose et à sa définition. Définir une chose nous permet d’en avons moins peur, car les contours sont plus nets et le brouillard s’estompe. Par exemple, quand le diagnostic tombe, cela raisonne parfois comme synonyme d’infertilité, mais soyez rassurées Mesdames : seulement 30% des femmes atteintes d’endométriose sont touchées par l’infertilité et la cause est parfois autre. Connaître une chose plus précisément nous permet de mieux la gérer.


L’endométriose touche une femme sur dix en France, soit deux millions de femmes en âge de procréer. Le délai de diagnostic, malgré l’évolution des mentalités et la prise de conscience du corps médical, reste encore très long : entre 7 et 12 ans (21 ans pour ma part). Depuis peu, cette maladie est reconnue comme une affection longue durée (ALD). Mais paradoxalement, alors qu’elle représente un problème de santé public majeur avec un impact socio-économique conséquent, elle reste encore sous-diagnostiquée et incorrectement traitée.[1]

La reconnaissance de la maladie - les désagréments qu’elle cause, et les difficultés au quotidien pour toutes ces femmes qui en sont atteintes - est en cours. Comment les accompagner, en complément de ce que la médecine conventionnelle offre aujourd’hui ? La prise en charge en médecine intégrative est encore bien rare, et pour une femme qui n’y a pas accès, l’accompagnement par le naturopathe trouve tout son sens, et peut l’aider à retrouver un équilibre de vie bien appréciable.


Un peu d’histoire…


L’endométriose est une maladie découverte il y a bien longtemps : la première description est faite dès 1855 avant J-C. en Égypte.

Du temps d’Hippocrate de Cos (460-377), aux Vème et VIème siècle av. J-C., les Grecs connaissaient cette maladie qu’ils liaient à des troubles des règles ayant pour conséquences douleurs et infertilité, et pour remède, la grossesse. Hippocrate est un des premiers médecins à étudier le processus de la douleur qui, pour lui, est lié à un dysfonctionnement organique dont il faut chercher le diagnostic et le traitement. C’est une grande avancée pour cette époque, durant laquelle la maladie et la douleur manifestaient une punition divine.


Dès les premiers siècles de notre ère, l’idée que la femme soit sujette à des crises hystériques (du grec hustera : matrice ou utérus) se répand de plus en plus. Considérée comme ensorcelée ou nymphomane, la femme hystérique est bonne à brûler ou à punir. Elle devra donc se taire et souffrir en silence derrière la porte close de sa chambre pendant des siècles.

Au XVème siècle, Léonard de Vinci étudie la douleur dans son traité sur l’anatomie : pour lui, la douleur est une sensation transmise par le système nerveux à partir de récepteurs et non l’affabulation d’une femme en peine de reconnaissance.

Deux siècles plus tard, en 1690, Daniel Schrön, médecin allemand, publie une description précise des signes cliniques de l’endométriose. Mais le diagnostic de l’hystérie a la vie dure, et il faudra attendre 1927 pour que soit réhabilitée, avec Sampson, un gynécologue américain, la théorie des menstruations rétrogrades ou théorie du reflux. A partir de ce moment les médecins ne cessent d’affiner et de rechercher ce qu’est l’endométriose.


Un début de définition pour l'endométriose ?


La plupart des médecins définissent l’endométriose par la formation de tissu utérin en dehors de l’utérus : les cellules endométriales ectopiques (du grec « ex » : en dehors et «topos » : le lieu où l’on doit se trouver) peuvent se retrouver sur les ovaires, les trompes de Fallope, les ligaments soutenant l’utérus et sur la surface extérieure de l’utérus ainsi que dans d’autres parties du corps comme les poumons, l’épaule droite ou le nez. Pourtant cette définition qui semblerait synthétique et pratique en apparence ne dit pas ce qu’est l’endométriose.

Dans son guide pratique pour le clinicien, le gynécologue Alain Audebert complète la définition en disant : « qu’il s’agit d’une affection inflammatoire œstrogène-dépendante chronique apte à développer un phénotype[2] invasif, métastasant et récidivant. »[3]

Si donc l’endométriose est le résultat d’un tissu « métastasant », cela signifie que le tissu d’origine (c’est à dire endométrial) et le tissu lésionnel, c’est à dire endométriosique, ne sont pas les mêmes. Cette différence paraît peut-être sans importance, et pourtant, la justesse de la définition d’une maladie nous parait capitale dans la façon dont elle sera prise en charge.


Grâce à cette définition nous avons deux tissus bien distincts : l’un sain : l’endomètre et l’autre issu d’une dysfonction physiologique.


Je vous propose de retenir la définition proposée par les Docteurs Susan Evans et Deborah Bush dans Endometriosis and pelvic pain : « L’endométriose est une affection caractérisée par la présence de fragments de tissus similaires à la muqueuse utérine, situés à l’extérieur de l’utérus, à des endroits où ils ne devraient pas être. Le tissu n’est pas identique à la muqueuse utérine, mais il semble similaire sous un microscope. » L’endométriose serait comme une sorte d’endomètre mutant.


L’endométriose est une maladie chronique, qui débute la plupart du temps dès les premières règles et dont les symptômes ne cesseront qu’à la ménopause pour la majorité des femmes atteintes d’endométriose.


On distingue deux types d’endométriose


L’endométriose externe, avec des localisations génitales ou extra-génitales.

L’adénomyose : elle décrit l’endométriose interne avec présence de tissu endométrial au sein du myomètre utérin. Ainsi, si une femme atteinte d’adénomyose a forcément de l’endométriose, l’inverse n’est pas vrai.


Je vous parlerai dans un prochain post des principales théories sur l’origine de l’endométriose, les symptômes et signes cliniques associés.


D’ici-là, prenez bien soin de vous !


[1] Mormina M-A., La maladie taboue : Endométriose, Fayard, Paris 2015. [2] Ensemble des caractères observables, apparents, d’un individu, d’un organisme dus aux facteurs héréditaires (génotype) et aux modifications apportées par le milieu environnant. [3] Alain Audebert, Endométriose, guide pratique pour le clinicien.

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